Lorsque ça te détruit ; l'ego de puissance et t'apprend l'humilité !

A chaque fois que je suis tombée addict d'un produit, au départ c'était consentant, c'était toujours volontaire, tout du moins dans ce que je pensais. Mais chacune de mes addictions m'ont mené la vie dure et plus difficile. Avec le temps tout devenait une lutte, un combat de chaque instant, de tous les jours. 

Aujourd'hui, même si je m'en coltine encore, je peux affirmer que ce ne sont pas les produits qui m'ont mené la vie dure, mais plutôt mon ego, mes résistances, mes peurs, mes désirs et mes croyances. C'est tout cela qui aujourd'hui m'amène à faire le lien entre addiction et spiritualité, c'est tout ça qui me fait dire aujourd'hui: addiction et spiritualité ne sont pas incompatibles. 

Même si certaines de ces addictions m'ont détruites quelque part... C'est destructeur, c'est vrai. 
Mais elles ont tout de même permis la création de nouvelles bases dans ma vie, elles ont permis de détruire l'ancienne personnalité; celle que je m'étais construite au fil des années avec ma famille, mes ami(es), et durant mon parcours scolaire. 

Cela s'est fait dans la douleur, et le deuil aura été très difficile. 
J'ignore même si encore à ce jour il est complètement fait, je ne pense pas. 

J'aimais beaucoup cette personnalité et ce fort caractère que j'avais durant l'adolescente (leader), mais je me demande aujourd'hui si c'était ça que j'aimais vraiment, ou bien le fait qu'ont m'apprécié plus à cette époque qu'on ne m'apprécie aujourd'hui.    (Je connais la réponse.)

Ces addictions ont détruit cette personnalité qui se croyait forte, avec du pouvoir. 
Les addictions ont détruis cet ego de puissance en moi. 
Cette puissance, ce pouvoir qui me permettait de mener ma barque comme je l'entendais.

(Mais en réalité j'étais simplement inconsciente, et prédatrice, comme bon nombre d'êtres sur cette terre, seule certaines expériences nous permettent d'ouvrir notre cœur universel, c'est dur, long et douloureux). Même si j'étais empathe déjà à cette époque là. Tout n'était pas clarifié. 

Mais lorsque ta vie rencontre l'héroïne, on se doute bien qu'à partir de ce moment là, 
C'est rarement l'humain qui gagne... 

C'est évident que là d'un coup, lorsque tu te rends compte que t'est dedans, bah t'est dedans, 
Et que tout le pouvoir que t'as, ou que t'avais s'en va, et qu'il n'est rien en comparaison d'une addiction à l'héroïne. 

Le jour où tu commences à t'en rendre compte; il est déjà trop tard, t'est dedans, et ça maintenant, tu n'y peux plus grand chose. 
L'appel sera incessant, et puissant. 

Tu sombreras petit à petit entre les vagues de consommations, et de manque, où les sevrages deviennent de plus en plus forts et violents, la situation tu ne l'as maîtrise plus, tu ne sais plus. Petit à petit tu te perds, entre la volonté de t'en sortir, et l'appel.... 

Mais l'appel l'emportera toujours, même à force de résistance... 
Viendra le moment où tu ne peux plus résister, tu ne peux plus renoncer, il faut consommer. 

Elle m'a appris l'humilité. 
Elle m'a appris que je n'étais rien en ce monde, rien de plus ni de moins que les autres, 
Elle m'a remis à ma place, durement, mais elle m'a remis à la bonne place. 

J'ai compris que dans la vie, on croit et on pense choisir, mais on ne choisit que 1% de tout ce qui se passe dans notre vie ! 

Après un passage comme celui-ci, on se sent plus éduqué, moins dans l'ego, plus souple, flexible, compréhensive des expériences d'autrui, en tout cas pour moi. 
C'est ce qu'elle a fait de moi, en tout cas. 

Lorsqu'on essaie de s'en sortir, et qu'on y arrive pas, au bout d'un moment on a pas le choix de l'accepter, accepter qu'on est addict, vient alors le moment des compromis, on sait qu'on ne peut pas s'en sortir comme ça, d'un claquement de doigt, pas moi en tout cas... 

Petit à petit on cesse de courir partout, on cesse de s'agiter, de prendre des décisions, ou des résolutions qu'on ne tiendra pas. 

On apprend à davantage s'écouter, tranquillement, doucement, et s'il le faut, recommencer à consommer, un petit demi gramme par çi, et là, parce que la résistance de ne pas en prendre comme une têtue ne fera que bien souvent accentuer le besoin d'en reprendre, en tout cas, pour moi c'était comme cela ! 

Plus je résistais, plus à un moment où un autre ça allait me revenir en pleine figure cette résistance, cette lutte envers le produit. Et même en pire que si je l'aurais direct fait, sans me bloquer, ou me restreindre. Ça m'a permis de comprendre qu'il existait des lois énergétiques.

Puis vient le moment de passer sous médicament (substitut aux opiacés), mais même avec cela, Mme Héroïne ne nous lâche pas de sitôt ! Même si en effet, physiquement enfin on peut vivre normalement, nous ne sommes plus en état de manque. 

Mais petit à petit, les consommations disparaissent, les sessions s'éloignent l'une de l'autre, et le besoin d'en reprendre disparaît, à la suite de cela, ne reste plus grand chose de ce que nous étions avant, avant de tomber au dedans... 

Ne reste plus rien. 

Un médicament, pour faire bonne figure, pour sembler normal, pour continuer de vivre... 

Après tant de fusion avec l'héroïne, dure dure... 
La vie est si fade sans elle, tout nous semble plat, froid, et les copains, et les copines, ils sont où ? 
Y en a plus... 

Y a plus qu'à se reconstruire. 

C'est tout ! 

C'était Ma Transition entre l'être indigo et l'être de cristal... 

Béatrice Chartier. 

De temps en temps j'écrirais des petites choses comme ça, et ceci dans n'importe quel ordre vis à vis de l'histoire vécu, juste des passages, des extraits de ce temps là, de cette époque là, avec de temps en temps des conclusions. Vous remarquerez que je dénigre pas ces produits-là, même si.... j'essaie simplement de me positionner au centre, le bien et le mal. Je ne recommande à personne d'en prendre, ou de quoi que ce soit, non ! 

Le prochain passage vous expliquera d'une certaine manière pourquoi je ne dénigre plus ces produits...  
Et ce que ça m'a appris !